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- Avons-nous du mal à accepter la tristesse parce que nous l’associons à la faiblesse ?
- Qu’avons-nous à gagner à partager avec les autres notre tristesse ?
- Cette dépression souriante peut-elle rendre le problème chronique ?
- Quelles mesures recommanderiez-vous pour surmonter cette tristesse ?
- Devons-nous mieux nous traiter ?
- Que recommanderiez-vous d’autre pour éviter que la tristesse ne s’installe ?
- Considérez-vous le fait de surmonter ces phases comme une nouvelle expérience d’apprentissage ?
- C’est une vision optimiste…
Ces derniers temps, plusieurs personnalités avouent qu’elles traversaient des moments de tristesse. Ces célébrités disent qu’elles avaient également du mal à les surmonter. Parmi les plus notoires et les plus récentes, on note l’artiste Alejandro Sanz. Luis Rojas Marcos, psychiatre, écrivain, chercheur et professeur à l’université de New York (États-Unis), nous explique alors les avantages qu’il y a à reconnaître ouvertement cet état et comment nous pouvons le surmonter.
Avons-nous du mal à accepter la tristesse parce que nous l’associons à la faiblesse ?
Considérer la tristesse comme un signe de faiblesse est un problème. Au cours de la vie, personne n’est à l’abri de la tristesse.
Il est normal de se sentir triste lorsqu’on perd un être cher, ou qu’on rompt une relation importante. On se trouve dans le même cas lorsqu’on échoue dans un projet ou qu’on se trouve dans l’incapacité d’atteindre ses objectifs. Mais les exigences excessives à notre égard nous font également nous sentir incompétents et nous démoralisent.
Qu’avons-nous à gagner à partager avec les autres notre tristesse ?
Dire aux autres que nous traversons des moments difficiles et que nous ne nous sentons pas bien a ses avantages. À lire Horoscope : conseils des étoiles pour attirer l’abondance et le succès pour cet hiver
Tout d’abord, cela réduit les spéculations de ceux qui ont remarqué notre changement d’humeur. De plus, si nous avons affaire à des personnes réceptives, en partageant notre détresse, nous ne nous contentons pas de nous soulager. Nous organisons également nos pensées et nous nous ouvrons à un soutien réconfortant et sympathique.
Certaines personnes tentent de se cacher – et de se cacher elles-mêmes – en se forçant à sourire.
Cette dépression souriante peut-elle rendre le problème chronique ?
Il est compréhensible que les personnes tristes essaient de cacher leur mauvaise humeur en public, par exemple au travail. Mais je ne conseille pas d’utiliser ce « déguisement » pour nier ses sentiments ou se tromper soi-même.
Prendre conscience de notre découragement et de son impact sur notre bien-être est une condition nécessaire. Ainsi, on peut le comprendre, agir et pouvoir y remédier.
Quelles mesures recommanderiez-vous pour surmonter cette tristesse ?
Tout d’abord, il est important d’éviter de placer nos espoirs dans des forces extérieures abstraites. Il en est ainsi du destin, de la chance ou de ce tentant « si Dieu le veut ». À lire Feng shui : ces objets qu’il ne faut jamais avoir chez soi, ils attirent la malchance
La première étape consiste à localiser le centre de contrôle intérieur. Cela, afin d’explorer les causes possibles de notre tristesse. Ainsi, nous pouvons planifier les mesures à prendre pour la surmonter, y compris en demandant de l’aide. S’informer sur ce qui peut nous arriver nous rend moins sensibles aux spéculations catastrophistes que nous nous lançons souvent à nous-mêmes. Des informations claires et fiables évoquent la sécurité et la confiance.
Pour pouvoir déduire la cause de notre tristesse, pour nous demander pourquoi nous la ressentons, nous devons avoir une bonne estime de soi….
Oui, et pour prendre soin de notre estime de soi, il est important de nous apprécier et de reconnaître notre capacité à aimer. Nos valeurs et nos comportements nous poussent à vivre ensemble et à poursuivre les objectifs que nous nous sommes fixés.
Devons-nous mieux nous traiter ?
Oui, la personne avec laquelle nous passons le plus de temps depuis notre plus jeune âge et à laquelle nous parlons le plus, c’est nous-mêmes. D’où l’importance d’apprendre et de pratiquer l’art de bien se parler, notamment pour se protéger du découragement.
Le fait de se parler à soi-même, les soliloques, sont très efficaces pour renforcer la résistance physique et mentale. En effet, ils soulagent les sentiments d’épuisement et nous remontent le moral. Ces monologues intérieurs nous aident à nous guider, à éviter les confrontations inutiles, à gérer notre vie quotidienne et à protéger notre estime de soi.
Que recommanderiez-vous d’autre pour éviter que la tristesse ne s’installe ?
Pratiquer la solidarité, qui est très bénéfique. Aider les autres dans les moments difficiles nous rend plus résistants au stress et à l’épuisement émotionnel.
Elle nous protège également de la tendance à nous isoler et à nous noyer dans des idées noires. Une autre stratégie efficace pour se protéger est de diversifier et de compartimenter les parcelles dans lesquelles nous puisons notre bien-être.
Considérez-vous le fait de surmonter ces phases comme une nouvelle expérience d’apprentissage ?
Il est réconfortant de constater qu’il existe de nombreuses personnes qui, non seulement surmontent les états de tristesse, mais en sortent plus fortes. Ce sont des hommes et des femmes qui, dans leur lutte, se découvrent des qualités personnelles qu’ils ignoraient et qui connaissent des changements favorables dans leur perception d’eux-mêmes, dans leurs relations et dans leur vie en général.
C’est une vision optimiste…
Je ne crois pas à une future pandémie de santé mentale. Au cours des dernières décennies, la stigmatisation qui a marqué la maladie mentale pendant des siècles a diminué. L’augmentation du nombre de professionnels de la santé mentale témoigne de ce changement et d’une plus grande acceptation des traitements pour les problèmes de santé mentale.